Résumé

La cybercriminalité est beaucoup développée en Côte d'Ivoire sans toutefois y faire l'objet d'importantes études. En déhors de quelques attentions que lui accordent des cellules spéciélisées installées par l'État ivoirien, indexé comme un État cybercriminel, le phénomène reste largement sous exploré. Vue son impact négatif sur l'économie, sur le système éducatif, sur l'avenir de sa jeunesse, sur son image sur la scène internationale, en un mot sur l’être et le devenir même de la Côte d'Ivoire, il convient de se pencher sérieusement sur le phénomène, aussi bien dans ses causes, ses conséquences que dans ses solutions.

Nous nous interessons à la question, à travers la jeunesse d'Abidjan dont l’âge est compris entre 15 et 25 ans. L’opportunité du choix de cette ville tient à deux faits. Le premier est qu’elle offre un meilleur accès à l’internet, l’outil privilégié de la cybercriminalité, et une cyberculture assez intéressante. Le second est que cette ville donne l’avantage de permettre de bien faire le tour des conditions socio-économiques des jeunes qui s’y adonnent. Dans une démarche comparative, nous avons fait une incursion dans les milieux jeunes d’Anyama (une banlieue d’Abidjan) et de Bouaké, la deuxième grande ville du pays.

Nous réalisons cette étude dans un double but. Il s’agit d’abord de montrer à tous les jeunes du pays que leurs pratiques cybercriminelles sont de nature à faire d’eux à la fois les causes et les victimes de la pauvreté qu’ils veulent fuir. À l’occasion, nous sommes amenés à déterminer le statut social des jeunes qui trouvent dans la cybercriminalité un moyen d’épanouissement socio-économique. Ensuite, nous faisons une lecture rationnelle de ce phénomène, en expansion rapide, pour le faire connaître davantage afin de prémunir la société contre ses effets néfates sur les individus et sur l'État.


PASRES || Programme d'Appui Stratégique Recherche Scientifique